En 2026, le coefficient de conversion pour l’électricité dans le DPE ou Diagnostic de Performance Énergétique va passer de 2,3 à 1,9. Ce changement décidé par le gouvernement est une bonne nouvelle pour les propriétaires et les bailleurs qui vont avoir une meilleure note (allant de A, logement performant, à G, une passoire thermique) sans entreprendre de travaux. En effet, le DPE indique la consommation d’énergie d’un bâtiment et son impact écologique, un document indispensable pour vendre ou louer son immobilier.  

Ce changement de coefficient de conversion dans le DPE 2026 reflète le mix énergétique français dominé par le nucléaire. Mais, que signifie vraiment ce coefficient ? Pourquoi est-il changé ? Et quelles sont ses conséquences dans la vie des foyers Français ? Dans cet article, Abyss expertise va tout vous l’expliquer.  

Qu’est-ce que ce coefficient ?

Le coefficient de conversion pour l’électricité dans le DPE désigne l’énergie primaire consommée pour produire 1 kWh d’énergie finale vers les consommateurs (foyer, industrie…). L’énergie primaire ou kWh primaire correspond alors à la production et au transport de l’énergie finale ou kWh final. 

En effet, dans l’électricité, l’acheminement de ce même kWh final doit prendre en compte la production dans le central, les pertes lors du transport sur le réseau et le rendement global du système. Jusqu’à maintenant, le gouvernement a retenu un coefficient de 2,3, ce qui signifie que 2,3 kWh d’énergie primaire sont nécessaires pour 1 kWh d’électricité finale. Mais, à partir de 2026, ce coefficient est changé à 1,9 grâce à plusieurs facteurs.  

Dans le DPE, ce changement a énormément d’impact, parce qu’il évalue un logement selon deux critères : la consommation d’énergie primaire et l’émission de gaz à effet de serre. Le premier critère sera alors avantagé par la diminution du coefficient, ce qui contribuera à une meilleure note globale, utile dans la vente et la location de bien immobilier. 

Pourquoi le coefficient de conversion change (contexte et méthode)

Dans le passé, le coefficient de conversion a déjà connu plusieurs évolutions. Initialement fixé à 2,58 dans les années 2000, il a été abaissé à 2,3 en 2016, en raison de l’évolution de l’énergie nucléaire, du mix énergétique français, et aux objectifs climatiques nationaux et européens. Et à partir de 2026, il va connaître une nouvelle baisse à 1,9.  

Un changement qui reflète le mieux le mix énergétique français

Grâce à l’énergie nucléaire et aux énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique), le mix énergétique français est devenu de plus en plus décarboné. Mais, avec le coefficient de 2,3, les logements chauffés à l’électricité peuvent être plus pénalisés que les logements chauffés au gaz ou au fioul qui sont plus carbonés, mais en ayant un meilleur score DPE. En réduisant le coefficient à 1,9, le recalcul de DPE 2026 devient plus représentatif de l’impact réel des consommations et des sources d’énergie.  

L’encouragement de la transition énergétique

De ce fait, ce changement, qui favorise l’énergie décarbonée, incite aussi les logements à opter pour des équipements peu émetteurs de CO2. C’est une politique logique qui rend l’électricité plus attractive dans le DPE, encourageant les foyers à abandonner les énergies fossiles (chaudière gaz, fioul…) pour des solutions plus écologiques et performantes, comme les pompes à chaleur, les radiateurs de nouvelles générations ou les chauffe-eaux thermodynamiques.    

Vers une harmonisation européenne renforcée

Le coefficient de 2,3 est devenu obsolète face aux standards européens depuis quelque temps. C’est pourquoi la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a recommandé un alignement sur une valeur plus réaliste et plus représentative du mix énergétique français. Avec ce coefficient de 1,9, la France se rapproche des méthodes de calcul européennes, améliorant ainsi la comparabilité et la cohérence du DPE à l’échelle de l’Union.

Quelles sont les conséquences concrètes de ce changement ?

La modification du coefficient de conversion de 2,3 à 1,9 aura des impacts très visibles et très positifs sur le marché immobilier et sur la performance énergétique des logements. Les conséquences se jouent sur plusieurs niveaux : 

Des meilleures notes pour les logements chauffés à l’électricité

Avec ce nouveau calcul dans le DPE, les logements électriques verront automatiquement leur note s’améliorer. En d’autres termes, leur consommation d’énergie primaire (ou kWh primaire) sera réduite dans le DPE. 

Exemple concret : Un logement consommant 10.000 kWh d’électricité finale produisait (avec l’ancien coefficient de 2,3) 23.000 kWh d’énergie primaire. Avec la révision, cette valeur baissera à 19.000 kWh (nouveau coefficient de 1,9). Cette diminution a un impact direct sur le classement de performance énergétique du logement. 

Fin du statut de passoire thermique pour de nombreux logements

Aujourd’hui en France, plus de 1,7 million de logements sont classés F ou G, des catégories considérées comme des passoires thermiques. Avec l’introduction du nouveau coefficient de 1,9, certains de ces logements chauffés à l’électricité verront leur étiquette remonter en classe E ou mieux. Cette amélioration n’est pas automatique pour tous, mais elle permet aux propriétaires concernés par l’électricité d’échapper, dans certains cas, aux interdictions de mise en location ou aux travaux de rénovation coûteux imposés par la loi Climat et Résilience. La révision cible ainsi une meilleure justice dans le classement DPE pour les logements tout-électrique. 

Ce qui signifie que si vous êtes chauffés tout électrique avec une production d’eau chaude sanitaire également électrique et que votre DPE actuel affiche une consommation en énergie primaire inférieure à : 

         508 kWh/m2/an (605 si au-dessus de 800m d’altitude) vous passerez de G à F ; 

         400 kWh/m2/an (472 si au-dessus de 800m d’altitude) vous passerez de F à E ; 

         302 kWh/m2/an, vous passerez de E à D ; 

         217 kWh/m2/an, vous passerez de D à C ; 

         133 kWh/m2/an, vous passerez de C à B ; 

         84 kWh/m2/an, vous passerez de B à A.  

Le désavantage des logements utilisant des énergies fossiles

Ce coefficient de 1,9 n’est applicable qu’à l’électricité et non aux énergies fossiles. Par conséquent, les logements utilisant le gaz ou le fioul conserveront leurs notes actuelles dans le DPE 2026, mais paraîtront plus énergivores par simple comparaison aux logements électriques reclassés. 

En conséquence, ces logements perdront en attractivité et verront leur compétitivité réduite sur le marché immobilier (location ou revente) face à l’offre électrique revalorisée. Enfin, la perception des systèmes de chauffage au gaz et au fioul sera de plus en plus négative, confortant l’incitation à leur abandon au profit de solutions décarbonées.

L’impact sur le marché immobilier

La note du DPE est maintenant un critère majeur dans l’immobilier. Les biens avec de meilleures notes augmentent de valeur et se vendent plus vite, tandis que les logements mal classés perdent en valeur, atteignant jusqu’à 20% de sa valeur initiale.  

Dès 2026, les logements électriques verront leur valeur vénale augmenter et leur valeur locative se sécuriser en échappant aux restrictions de mise en location. Inversement, les logements utilisant des énergies fossiles perdront en valeur et en attractivité. L’objectif de cette réforme est d’inciter les propriétaires à abandonner les énergies fossiles au profit de solutions plus décarbonées. 

Dois-je refaire mon DPE ? Validité et procédure

La révision du coefficient de conversion de l’électricité est la cause d’une certaine confusion. Face à cette nouveauté réglementaire, de nombreux propriétaires se demandent s’ils doivent impérativement actualiser leur DPE en 2026. Pour y répondre clairement, nous devons considérer deux facteurs essentiels : l’ancienneté de votre diagnostic et l’usage que vous comptez en faire. 

Validité de l’ancien DPE

Les DPE réalisés entre 2013 et le 30 juin 2021 ne sont plus valides. En revanche, les diagnostics établis depuis le 1er juillet 2021 conservent leur validité habituelle de 10 ans. 

À compter de 2026, tous les DPE réalisés prendront en compte le nouveau calcul basé sur le coefficient de 1,9. Il n’est donc pas obligatoire de refaire votre diagnostic, sauf si le propriétaire envisage de vendre ou de louer son bien rapidement afin de bénéficier d’une meilleure note issue de cette révision.  

Mettre à jour son DPE : La procédure

Les étapes pour mettre à jour votre DPE 

Pour vous aider à mettre votre DPE à jour à partir du 1er janvier 2026, voici les étapes à suivre : 

  • Renseigner le numéro ADEME présent en haut à droite sur la première page de votre DPE ; 
  • Télécharger votre nouveau DPE (vous pouvez dès à présent faire cette démarche pour simuler votre prochaine étiquette DPE mais le téléchargement du document officiel ne sera effectif qu’à partir du 1er janvier) ; 
  • Réalisation du diagnostic par le professionnel (application du nouveau coefficient 1,9) ; 
  • Remise du rapport officiel (version papier et numérique) ; 
  • Intégration du nouveau DPE à votre dossier pour les démarches futures (vente, location, transmission au notaire, etc.). 

N’oubliez pas : seuls les diagnostiqueurs certifiés par un organisme accrédité peuvent réaliser le DPE.  

Travaux prioritaires et aides financières

Pour optimiser davantage le score de votre DPE, réduire votre facture énergétique et augmenter la valeur de votre bien, il est recommandé de réaliser certains travaux, en privilégiant ceux qui offrent un retour sur investissement (ROI) rapide et qui sont éligibles aux aides financières.

Top 5 des travaux à ROI rapide pour améliorer le DPE

Voici les 5 principaux travaux avec un retour sur investissement (ROI) rapide pour améliorer votre score DPE : 

  • Isolation des combles et de la toiture : rapide et efficace, elle permet d’éviter plus de 30% des déperditions thermiques par le toit. Le ROI est estimé entre 3 et 5 ans. 
  • Isolation des murs et des planchers : conseillée pour les anciennes bâtisses, c’est une solution coûteuse mais très efficace pour la performance énergétique.  
  • Remplacement des fenêtres : essentiel pour limiter les pertes de chaleur, ce qui valorise significativement le bien immobilier. 
  • Installation d’un chauffe-eau thermodynamique : ce système remplace le ballon électrique traditionnel et consomme jusqu’à trois fois moins d’électricité.  
  • Installation d’une pompe à chaleur (PAC) : offre un excellent rendement et peu d’émissions de CO. Elle peut faire gagner jusqu’à deux classes au DPE. 
  • Agir sur votre système de ventilation : permet d’optimiser la déperdition pour le renouvellement de l’air vicié ce qui est important pour prévenir des pathologies liées à l’humidité le bien être des occupant. 

Tableau aides (MaPrimeRénov’, eco-PTZ, aides locales)

Pour aider les foyers à améliorer leur score de DPE, le gouvernement offre plusieurs subventions financières à quelques conditions, voici un tableau complet : 

Aide 

Travaux éligibles 

Montant moyen 

Conditions principales 

MaPrimeRénov’ 

Isolation, PAC, chauffe-eau, ventilation 

2 000 € à 11 000 € selon revenus 

Résidence principale, logement > 15 ans 

Éco-PTZ (prêt à taux zéro) 

Bouquet de travaux (isolation, chauffage, fenêtres) 

Jusqu’à 50 000 € remboursables sur 20 ans 

Propriétaire occupant ou bailleur 

Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) 

Isolation, chauffage performant 

Variable (prime énergie déduite facture) 

Tous revenus, cumulables avec MaPrimeRénov’ 

TVA réduite (5,5 %) 

Travaux d’amélioration énergétique 

Économie 10 à 15 % sur la facture 

Entreprises RGE uniquement 

 

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